Né le 18 mars 1959 à Paris, Luc Besson n'erra
pas longtemps dans les avenues parisiennes. Et pour cause.
Papa - Mr Univers 1962 – et maman sont tous deux G.O.(Gentils
Organisateurs) au Club Med. Conséquence logique,
son enfance se déroule dans des lieux paradisiaques,
qui lui permettent de découvrir la plongée,
sa vraie passion. A 8 ans, il sillonne les fonds marins
et discute avec les murènes, poulpes et autres mérous.
En somme, tout baigne. Pourtant, à 17 ans, Besson
doit dire adieu aux palmes de plongée. En pleine
virée dans les fonds, une bulle d'air bloque son
nerf optique. Il manque de devenir aveugle. Privé
de sa première passion, il se tourne vers sa seconde,
l'écriture.
Depuis deux ans déjà, il écrit des
histoires. Abracadabrantes peut-être, magiques sûrement.
L'une d'elles relate la guerre entre la représentation
physique du diable et un homme du futur, qui possède
le "cinquième élément". Ses
idées le poussent vers l'image. Vers la photo, bien
sûr, mais aussi vers le cinéma, auquel il pense
beaucoup. Muni d'une caméra Super-8, il rôde
autour des studios, se fait refouler, essaye encore…
Après une foule de petits boulots, il fonce à
Hollywood et dégotte un boulot sur la série
"Max la menace". Travail peu palpitant puisqu'il
fait des photocopies et autres petits jobs du même
acabit. Retour au bercail. Besson se dit que pour bosser
dans le cinéma, une école se doit de figurer
sur son CV. Il se présente donc à l'Idhec,
qui le refoule à son tour. Motif invoqué :
Besson, dans sa liste de réalisateurs préférés,
a donné le nom de Steven Spielberg. Pilule trop grosse
à avaler pour les dirigeants, qui ont dû, depuis,
se mordre les doigts jusqu'à la deuxième phalange.
Bien fait. Pas désarçonné pour autant,
Besson parvient quand même à trouver une place
de second assistant, puis de premier.
En 1982, il croit sa chance enfin arrivée. Le tournage
du Dernier combat, son premier film, avec un certain Jean
Reno, débute. Trop beau pour être vrai. Le
producteur retire ses billes. Quelques mois plus tard, pas
découragé, Besson crée Les Films du
Loup avec Pierre Jolivet (rencontré au Club Med).
Ils trouvent des investisseurs, pour la plupart étrangers
au monde du cinéma, et le vrai tournage commence
enfin. Le dernier combat recevra le Grand Prix du Festival
d'Avoriaz et la visite de 272 139 spectateurs.
Trois ans plus tard, il initie les Français à
la vie souterraine parisienne avec Subway, qu'il produit,
et réalise le clip de "Pull Marine", d'Isabelle
Adjani (il réalisera en 1993 un clip pour Mylène
Farmer). Les succès s'enchaînent ensuite. Succès
publiques, mais pas toujours critiques. Besson n'aime pas
trop la presse, et elle le lui rend bien. Malgré
tout, ses films, dont Le grand bleu, font des scores plus
que remarquables. Il traverse donc finalement l'Atlantique
pour concrétiser son plus vieux projet : Le cinquième
élément. Gigantesque production, gigantesque
distribution. Besson est devenue une star, ce qui lui permettra
peut-être un jour de redécouvrir les palmes.
Mais de Cannes, cette fois…