Mouvement illustré par des groupes
de jeunes cinéastes apparus en France et dans d’autres
pays (Royaume-Uni, Pologne, Brésil, Allemagne) aux
environs de 1960 et se proposant de renouveler, voire de régénérer
des cinématographies jugées en déclin.
Vouloir ressaisir l'évolution du cinéma
français des trente dernières années
c'est au fond essayer de comprendre un certain nombre de mutations
dont on peut situer sinon l'origine du moins la césure
en 1960 avec l'émergence de la Nouvelle Vague.
Non pas que ces trente ans de cinéma
entretiennent avec la Nouvelle Vague un lien de filiation
directe, mais celle-ci représente une rupture radicale.
Rupture qui coïncide avec un bouleversement des moyens
techniques et des structures de financement, et qui a profondément
renouvelé tant les formes que les pratiques au point
de redéfinir les fonctions mêmes assignées
jusque-là au médium. Or, parce que cette redéfinition
est allée dans le sens d'une diversification, le cinéma
a du mal aujourd'hui à trouver sa place, en particulier
pour ce qui est de sa fonction traditionnelle de spectacle
de masse, perdu qu'il est entre la vidéo, les grandes
machines, la télévision, l'art et l'essai, etc.
; ce dont la chute de la fréquentation est l'indicateur
implacable.
Autrement dit, la Nouvelle Vague opère
une coupure dont les enjeux et les forces engagées
l'outrepassent largement. Rarement mouvement esthétique
aura été aussi novateur, libérant un
espace de possibles où se sont essayées à
sa suite de nombreuses formes cinématographiques. Le
champ ainsi ouvert s'étend des films les plus difficiles
à pénétrer, tant leur niveau d'exigence
est élevé, au renouvellement d'un cinéma
commercial hérité de la qualité française
et dont l'intérêt est plus souvent d'ordre sociologique
qu'esthétique.
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