|
Evolution |
La nouvelle
vague
Les figures majeures de la Nouvelle Vague
C’est en France, où est née l’expression
(on disait Cinema Novo au Brésil, et Neue Kino en Allemagne),
que le mouvement de la Nouvelle Vague prit le plus d’ampleur
et joua le rôle le plus décisif. Le terme, emprunté
à des enquêtes journalistiques de 1957 sur la
jeunesse française, ne tarda pas à s’appliquer
aux nouveaux cinéastes dont les premiers films étaient
alors diffusés dans les salles en 1959 et en 1960 :
Claude Chabrol (le Beau Serge, les Cousins), François
Truffaut (les Quatre Cents Coups), Alain Resnais (Hiroshima,
mon amour), Jean-Luc Godard (À bout de souffle).
Par-delà la diversité des styles, ces nouveaux
cinéastes, issus de la critique de cinéma (en
particulier de la revue les Cahiers du cinéma) ou du
documentaire (Alain Resnais, Louis Malle, Pierre Kast), avaient
en commun le refus du cinéma français traditionnel,
qu’ils jugeaient académique. Souvent, ils innovaient
par l’utilisation d’un matériel de prise
de vues léger et des pellicules de grande sensibilité!;
ils privilégiaient la spontanéité et
le tournage en extérieurs, exprimant sur l’écran
une culture purement cinématographique, voire un talent
d’autodidacte, et en ayant recours, parfois, à
l’improvisation, et toujours à des acteurs nouveaux
(Jean-Claude Brialy, Bernadette Laffont, Jean-Paul Belmondo,
Gérard Blain, Jean-Pierre Léaud, Françoise
Brion, Charles Aznavour notamment).
Ils se reconnaissaient comme successeurs, à des titres
divers, des cinéastes comme Jean-Pierre Melville, Jean
Cocteau, Jean Rouch, Roger Leenhardt, Alexandre Astruc, c’est-à-dire
des auteurs fort peu respectueux des règles, mais très
respectueux du cinéma lui-même.
L’influence de la Nouvelle
Vague
Les premiers films de la Nouvelle Vague remportèrent
généralement un vif succès, en particulier
ceux de Chabrol, de Godard et de Truffaut, mais le public se
montrait également curieux des films de Resnais, moins
narratifs, plus littéraires, et même des documentaires
de long métrage qui apportaient un ton nouveau (Chris
Marker, François Reichenbach). C’est que, outre
l’originalité et le talent des jeunes cinéastes,
les films produits répondaient aux attentes d’un
public en cours de rajeunissement dans une société
qui avait surmonté quelques-unes de ses difficultés.
En outre, les transformations économiques du cinéma
français, les possibilités nouvelles de tournage
à budget modeste, les aides publiques (le système
de l’avance sur recettes fut créé en 1959),
tout en favorisant des expressions originales, ont freiné
la carrière de quelques cinéastes plus anciens
— alors qu’apparaissaient sur le grand écran
des signatures venues de la télévision (généralement
sans succès).
La Nouvelle Vague française eut une influence sur d’autres
cinématographies, en particulier en Europe, par son goût
pour la liberté des cinéastes et par l’affirmation
de la notion d’auteur.
Suite
|
|