1895 || 1900-1910
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|| 1980 || 1990
1900-1910 : Du champ de foire à
la salle de cinéma
Cette première décennie voit le passage du cinéma
forain aux projections en salle. La distribution s'organise
et l'on assiste aux premiers et timides efforts de standardisation
du format des films. Pour autant, le cinéma reste un
objet technique incongru et divertissant, une sorte d'attraction,
pas encore un art. Louis Lumière filme tout simplement
la sortie de ses usines, ou le repas de bébé,
pour expérimenter sa nouvelle machine. Ferdinand Zecca,
employé par les frères Pathé pour réaliser
de petites fictions, ne revendique pas plus le qualificatif
d'artiste que celui de metteur en scène.
C'est dans ce contexte, apparemment peu favorable sur le plan
créatif, qu'apparaît Georges Méliès.
Son oeuvre est à l'opposé de la démarche
de Lumière. Quand l'inventeur lyonnais voit dans le cinéma
une façon documentaire de capter le réel, Méliès
le conçoit comme un rpolongement du théâtre
populaire et de ses fantasmagories. Le cinéma français
oscille depuis ses débuts entre ces deux pôles,
le documentaire et la fiction, avec, à mi-chemin, les
feuilletons magnifiques de Louis Feuillade.

Charles Pathé et Louis Gaumont créent,
après Méliès, leurs grands studios et s'entourent
de cinéastes remarquables (Louis Feuillade pour Gaumont,
Ferdinand Zecca et Max Linder pour Pathé). Décidant
en 1904 d'abandonner la vente des films au profit de leur location,
Pathé pose les bases de la diffusion moderne en salle.
Il est suivi par Gaumont l'année suivante et l'idée
est reprise aux Etats-Unis en 1897.