Historique

 

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1900-1910 : Du champ de foire à la salle de cinéma


Cette première décennie voit le passage du cinéma forain aux projections en salle. La distribution s'organise et l'on assiste aux premiers et timides efforts de standardisation du format des films. Pour autant, le cinéma reste un objet technique incongru et divertissant, une sorte d'attraction, pas encore un art. Louis Lumière filme tout simplement la sortie de ses usines, ou le repas de bébé, pour expérimenter sa nouvelle machine. Ferdinand Zecca, employé par les frères Pathé pour réaliser de petites fictions, ne revendique pas plus le qualificatif d'artiste que celui de metteur en scène.
C'est dans ce contexte, apparemment peu favorable sur le plan créatif, qu'apparaît Georges Méliès. Son oeuvre est à l'opposé de la démarche de Lumière. Quand l'inventeur lyonnais voit dans le cinéma une façon documentaire de capter le réel, Méliès le conçoit comme un rpolongement du théâtre populaire et de ses fantasmagories. Le cinéma français oscille depuis ses débuts entre ces deux pôles, le documentaire et la fiction, avec, à mi-chemin, les feuilletons magnifiques de Louis Feuillade.

Charles Pathé et Louis Gaumont créent, après Méliès, leurs grands studios et s'entourent de cinéastes remarquables (Louis Feuillade pour Gaumont, Ferdinand Zecca et Max Linder pour Pathé). Décidant en 1904 d'abandonner la vente des films au profit de leur location, Pathé pose les bases de la diffusion moderne en salle. Il est suivi par Gaumont l'année suivante et l'idée est reprise aux Etats-Unis en 1897.